Lolita Mang. Coco Chanel disait de lui qu’il était “le seul vrai couturier”. Si la maison Balenciaga naît en 1917, en pleine Première Guerre mondiale, en Espagne, elle s’installe définitivement à Paris vingt ans plus tard. Sobrement intitulée Cristóbal Balenciaga, c’est ce moment précis que la nouvelle série, produite et diffusée par Disney+, a choisi comme point de départ. Avec ce parti pris, l’intrigue peut ainsi s’intéresser au premier pas du créateur dans le milieu de la haute couture parisienne, à l’aube d’une nouvelle guerre. Le Basque doit alors apprendre un nouveau langage, adapter ses créations aux clientes françaises, qui n’ont pas les mêmes goûts que leurs comparses espagnoles.
D’un port de pêche basque aux grandes avenues parisiennes
Né dans le porte basque de Getaria en 1895 d’un père marin et d’une mère couturière œuvrant pour une famille aristocrate, Cristóbal Balenciaga imite très vite les gestes de sa mère, pour se consacrer entièrement à la couture. Ses débuts se font dans un atelier de Saint-Sébastien, mais sa popularité croissante l’amène à ouvrir sa propre boutique sous son propre nom, en 1917. Parmi ses clientes, on retrouve la reine Maria Cristina et la princesse Maria de las Mercedes.
C’est la guerre civile espagnole qui contraint le jeune créateur à s’exiler à Paris en 1936. Installée sur l’avenue Georges V, la maison est largement influencée par l’héritage de son fondateur, des robes “Infanta” aux hanches larges, inspirées des portraits du peintre Diego Velázquez à des tenues de matador ou de flamenco. Les jeunes couturiers se bousculent aux portes de Balenciaga pour apprendre à ses côtés. Parmi eux : Hubert de Givenchy, André Courrèges, Oscar de la Renta ou encore Emanuel Ungaro.
Une carrière avant-gardiste
Les collections de Balenciaga qui secouent le monde de la mode sont nombreuses, et presque impossibles à citer dans leur intégralité. Gageons de mentionner les plus emblématiques : la ligne “tonneau” et ses boléros brodés en 1946, un tailleur dé-cintré en 1952, et en 1958, la très célèbre robe “baby doll”. Les années 50 et 60 voient régner les créations du couturier sur la mode parisienne, grâce à son style épuré et ses innovations ingénieuses. Ses clientes comptent les femmes les plus élégantes de l’époque, de la comédienne Elizabeth Taylor à Grace Kelly.
Avec l’avènement du prêt-à-porter et la hausse des coûts de production, les créations de Balenciaga perdent peu à peu en popularité dans les années 70, alors que des noms comme Yves Saint Laurent et Pierre Cardin prennent de l’importance. Il finit par se retirer de la scène parisienne pour revenir à Getaria, sa ville natale. C’est là que l’on peut visiter, depuis 2011, le musée Cristóbal Balenciaga.
Une série 100% espagnole
Création originale de Disney+, la série a été imaginée par une équipe composée d’artistes espagnols, dont l’acteur madrilène Alberto San Juan, lauréat de deux Goya (les Césars espagnols) pour endosser le rôle-titre, et Belén Cuesta. La réalisation est quant à elle assurée par Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga. Du côté des costumes, on retrouve Bina Daigeler, nommée au Oscars pour son travail sur l’adaptation en live-action de Mulan.
Cristóbal Balenciaga, disponible à partir du 19 janvier 2024 sur Disney+.