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Ikastola berria Azkaraten: 26 ans après, un village basque retrouve une école (en La Gazette.fr)

02/09/2015

Intimidés ou intrépides, mains calées au creux de celles de leurs parents, treize bambins de trois à cinq ans ont franchi mardi le seuil de l'ikastola (école immersive en langue basque) d'Ascarat, une révolution dans ce village rural du Pays basque sans école depuis 26 ans.

Enlace: LaGazette.fr

« Je suis heureux à double titre, sourit Jean-Michel Galant, maire (nationaliste basque modéré) de ce village de 315 âmes. L’ouverture d’une école en zone rurale n’est pas si fréquente. En prime, c’est une ikastola. En lieu et place de l’école publique où j’étais scolarisé enfant et dans laquelle on nous punissait quand nous parlions basque ».

Les souvenirs se bousculent dans la tête de M. le maire, âgé de 62 ans: « Quand nous utilisions un mot en euskara (langue basque), on nous donnait un jeton. A la fin de la journée, le dernier à avoir le jeton était puni ».

Ironie de l’histoire, 26 ans après, l’ikastola est la seule école du village et cinq enfants supplémentaires sont attendus au cours de l’année scolaire.

Kamila, Laida, Ally, Imanol ou Jon, neuf filles et quatre garçons au total, venus d’Ascarat ou de villages voisins, partagent les gâteaux, faits maison, avant d’entrer en matière.

Leurs parents disent « préférer pour leurs enfants la méthode immersive de l’ikastola plutôt que le bilinguisme (basque-français) proposé par l’enseignement public ou privé, car c’est le meilleur moyen de transmettre l’euskara ».

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« Je ne parle pas basque, explique Nathalie, 34 ans, mère de Laida. Le choix de l’ikastola s’imposait pour que cette langue soit utilisée par ma fille dans la vie de tous les jours ». « La cerise sur le gâteau à Ascarat, s’exclame Nermina, d’origine bosniaque et mère d’Ally, c’est que l’ikastola a été entièrement rénovée ».

La municipalité d’Ascarat a mis à disposition de Seaska, la fédération des ikastolas, une partie des locaux de l’ancienne école publique, 145 m2, contre un loyer d’un montant d’environ 4.000 euros par an fixé par l’administration des Domaines.

« Nous avons budgétisé 150.000 euros pour remettre les locaux en état », précise le maire.

« Des parents non-bascophones choisissent l’ikastola »

Seaska compte 3.400 élèves au Pays basque français en 2015, avec une progression moyenne chaque année de 150 à 200 enfants. « Seaska est la filière qui connaît la plus grande croissance ces dix dernières années », commente Hur Gorostiaga, directeur de la fédération. « A la rentrée 2014, il y avait 1.132 élèves de plus qu’en 2004 dans les écoles bascophones. Et, sur ces 1.132 élèves supplémentaires, 881 sont allés dans les ikastolas, 291 vers les écoles publiques et les écoles confessionnelles ont perdu 40 élèves », précise-t-il.

« De plus en plus de parents non-bascophones choisissent l’ikastola pour leurs enfants », constate Paskal Indo, président de Seaska. « Phénomène de mode? », s’interroge-t-il. « Ce n’est pas à nous de le dire. Notre rôle est de répondre à la demande ».

Dans la dernière étude socio-linguistique, portant sur l’ensemble de la population âgée de 16 ans et plus et réalisée en 2011 par le gouvernement autonome d’Euskadi (Pays basque espagnol), le nombre de bascophones était alors en baisse au Pays basque français, avec 22% des habitants contre 27% en 1996. Le nombre de bascophones progressait par contre au Pays basque espagnol.

Par rapport à cette situation datée, « l’appétit d’apprendre le basque progresse », conclut Paskal Indo.



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